Introduction
Alors que les prix mondiaux du pétrole viennent d’atteindre leur plus haut niveau en quatre ans (tout comme le rabais sur le pétrole de l’Alberta), de bonnes nouvelles nous sont provenues de Vancouver. En effet, une coentreprise de cinq sociétés internationales a annoncé un investissement de 40 milliards de dollars dans un projet de gaz naturel liquéfié en construction à Kitimat, en Colombie-Britannique, ce qui représente le plus important investissement de capitaux privés de l’histoire canadienne1.
La coentreprise
Un groupe impressionnant d’entreprises ayant à sa tête Shell Canada s’est réuni, soit Petro China, le géant malaisien de l’énergie Petronas, Mitsubishi Corporation au Japon et Kogas en Corée du Sud. Shell détient 40 % de la coentreprise, Petronas 25 %, PetroChina 15 %, Mitsubishi 15 % et Korean Gas Corporation 5 %.
Chaque partenaire de la coentreprise est responsable de l’acheminement de son approvisionnement en gaz naturel et, individuellement, de l’achat et de la commercialisation de son GNL. TransCanada construira et exploitera le gazoduc Coastal GasLink d’une valeur de 4,7 milliards de dollars qui reliera l’approvisionnement en gaz en amont à l’usine de GNL. Le projet sera construit par une coentreprise constituée de Fluor Corporation of California et de JGC Corporation of Japan, deux sociétés qui possèdent une vaste expérience dans la construction de trains de GNL à l’échelle mondiale2.
Les approbations règlementaires
Dans la foulée du cafouillage de Trans Mountain, il est bienvenu d’apprendre que ce projet a un permis d’exportation d’une durée de quarante ans et que tous les principaux permis environnementaux ont été délivrés, y compris les approbations de l’Office national de l’énergie, du ministère des Pêches et Océans, de BC Hydro ainsi que de 25 Premières Nations. Lors de l’annonce, Crystal Smith, conseillère en chef de la Première Nation Haisla, a déclaré : « Au nom de l’ensemble de notre nation, nous tenons à exprimer notre gratitude pour l’investissement réalisé sur le territoire Haisla3. »
Quel commentaire rafraîchissant. C’est incroyable que cinq multinationales étrangères ont pu s’entendre avec 25 Premières Nations canadiennes. Il s’avère qu’ils ont donné aux propriétaires fonciers une part du projet, ce qui engendrera des retombées bénéfiques importantes pendant toute la durée du projet.
Le Cimetière
Le nouveau projet fait suite non seulement au cafouillage de Trans Mountain, mais aussi aux échecs de Northern Gateway, d’Energy East, de Pacific Northwest LNG et d’Aurora LNG. La différence, c’est l’appui solide de 25 Premières Nations dirigées par la Première Nation Haisla qui a remercié le consortium d’avoir construit le projet sur ses terres et de lui avoir offert une part des revenus à long terme.
Cela devrait donner de l’espoir au juge Frank Iacobucci, alors que celui-ci se penche sur le cafouillage de l’affaire Trans Mountain après que la Cour fédérale eut conclu que la décision de l’Office national de l’énergie devrait être annulée4. Il n’y a aucune raison pour que les propriétaires fonciers ne participent pas de façon significative à ces projets.
L’avantage concurrentiel
Le projet présente des avantages concurrentiels uniques. Premièrement, il profite d’un accès à du gaz naturel à faible coût provenant des vastes ressources de la Colombie-Britannique. Deuxièmement, la distance maritime est relativement courte vers l’Asie du Nord, soit environ 50 % plus courte que celle depuis le golfe du Mexique américain, et l’on évite du même coup le canal de Panama. Kitimat est à moins de 10 jours d’expédition de Tokyo et de Shanghai, comparativement à 24 jours pour l’Asie à partir de la côte américaine du golfe du Mexique 5.
La côte américaine du Golfe du Mexique pose un autre problème. Le président américain Donald Trump a décidé de déclencher une guerre commerciale avec la Chine, ce qui a mené ce pays a répliqué avec une hausse des tarifs douaniers de 10 % sur le GNL quittant la côte du golfe du Mexique : un bonus qui se prend bien pour les Canadiens6.
L’Asie est certainement la véritable cible. La demande de gaz naturel y est en forte croissance. Il est intéressant de noter que cela donne au projet un nouvel argument environnemental. En effet, ce gaz est utilisé en Asie pour produire de l’électricité. Les installations alimentées au gaz y remplacent les centrales au charbon et y réduisent de 50 % les émissions de carbone 7.
La voie de l’avenir
L’approbation du projet de GNL Canada a suscité un intérêt pour des initiatives connexes au Canada. Chevron a son propre projet à Kitimat, et celui-ci est prêt à être lancé, tout comme Bear Head LNG dans le détroit de Canso, entre la Nouvelle-Écosse et le Cap-Breton. Il y a aussi Goldsboro LNG sur la côte Est de la Nouvelle-Écosse qui a déjà déniché un important client allemand pour acheter la moitié de la production autorisée de Goldsboro en vertu d’un contrat de 20 ans.
La demande à long terme de GNL pour desservir l’Asie et l’Europe est très prometteuse. La demande a augmenté de 50 % l’an dernier seulement. Avec un peu de chance, le Canada est sur le point de laisser derrière lui une décennie de projets énergétiques qui ont échoué.
Introduction
Alors que les prix mondiaux du pétrole viennent d’atteindre leur plus haut niveau en quatre ans (tout comme le rabais sur le pétrole de l’Alberta), de bonnes nouvelles nous sont provenues de Vancouver. En effet, une coentreprise de cinq sociétés internationales a annoncé un investissement de 40 milliards de dollars dans un projet de gaz naturel liquéfié en construction à Kitimat, en Colombie-Britannique, ce qui représente le plus important investissement de capitaux privés de l’histoire canadienne1.
La coentreprise
Un groupe impressionnant d’entreprises ayant à sa tête Shell Canada s’est réuni, soit Petro China, le géant malaisien de l’énergie Petronas, Mitsubishi Corporation au Japon et Kogas en Corée du Sud. Shell détient 40 % de la coentreprise, Petronas 25 %, PetroChina 15 %, Mitsubishi 15 % et Korean Gas Corporation 5 %.
Chaque partenaire de la coentreprise est responsable de l’acheminement de son approvisionnement en gaz naturel et, individuellement, de l’achat et de la commercialisation de son GNL. TransCanada construira et exploitera le gazoduc Coastal GasLink d’une valeur de 4,7 milliards de dollars qui reliera l’approvisionnement en gaz en amont à l’usine de GNL. Le projet sera construit par une coentreprise constituée de Fluor Corporation of California et de JGC Corporation of Japan, deux sociétés qui possèdent une vaste expérience dans la construction de trains de GNL à l’échelle mondiale2.
Les approbations règlementaires
Dans la foulée du cafouillage de Trans Mountain, il est bienvenu d’apprendre que ce projet a un permis d’exportation d’une durée de quarante ans et que tous les principaux permis environnementaux ont été délivrés, y compris les approbations de l’Office national de l’énergie, du ministère des Pêches et Océans, de BC Hydro ainsi que de 25 Premières Nations. Lors de l’annonce, Crystal Smith, conseillère en chef de la Première Nation Haisla, a déclaré : « Au nom de l’ensemble de notre nation, nous tenons à exprimer notre gratitude pour l’investissement réalisé sur le territoire Haisla3. »
Quel commentaire rafraîchissant. C’est incroyable que cinq multinationales étrangères ont pu s’entendre avec 25 Premières Nations canadiennes. Il s’avère qu’ils ont donné aux propriétaires fonciers une part du projet, ce qui engendrera des retombées bénéfiques importantes pendant toute la durée du projet.
Le Cimetière
Le nouveau projet fait suite non seulement au cafouillage de Trans Mountain, mais aussi aux échecs de Northern Gateway, d’Energy East, de Pacific Northwest LNG et d’Aurora LNG. La différence, c’est l’appui solide de 25 Premières Nations dirigées par la Première Nation Haisla qui a remercié le consortium d’avoir construit le projet sur ses terres et de lui avoir offert une part des revenus à long terme.
Cela devrait donner de l’espoir au juge Frank Iacobucci, alors que celui-ci se penche sur le cafouillage de l’affaire Trans Mountain après que la Cour fédérale eut conclu que la décision de l’Office national de l’énergie devrait être annulée4. Il n’y a aucune raison pour que les propriétaires fonciers ne participent pas de façon significative à ces projets.
L’avantage concurrentiel
Le projet présente des avantages concurrentiels uniques. Premièrement, il profite d’un accès à du gaz naturel à faible coût provenant des vastes ressources de la Colombie-Britannique. Deuxièmement, la distance maritime est relativement courte vers l’Asie du Nord, soit environ 50 % plus courte que celle depuis le golfe du Mexique américain, et l’on évite du même coup le canal de Panama. Kitimat est à moins de 10 jours d’expédition de Tokyo et de Shanghai, comparativement à 24 jours pour l’Asie à partir de la côte américaine du golfe du Mexique 5.
La côte américaine du Golfe du Mexique pose un autre problème. Le président américain Donald Trump a décidé de déclencher une guerre commerciale avec la Chine, ce qui a mené ce pays a répliqué avec une hausse des tarifs douaniers de 10 % sur le GNL quittant la côte du golfe du Mexique : un bonus qui se prend bien pour les Canadiens6.
L’Asie est certainement la véritable cible. La demande de gaz naturel y est en forte croissance. Il est intéressant de noter que cela donne au projet un nouvel argument environnemental. En effet, ce gaz est utilisé en Asie pour produire de l’électricité. Les installations alimentées au gaz y remplacent les centrales au charbon et y réduisent de 50 % les émissions de carbone 7.
La voie de l’avenir
L’approbation du projet de GNL Canada a suscité un intérêt pour des initiatives connexes au Canada. Chevron a son propre projet à Kitimat, et celui-ci est prêt à être lancé, tout comme Bear Head LNG dans le détroit de Canso, entre la Nouvelle-Écosse et le Cap-Breton. Il y a aussi Goldsboro LNG sur la côte Est de la Nouvelle-Écosse qui a déjà déniché un important client allemand pour acheter la moitié de la production autorisée de Goldsboro en vertu d’un contrat de 20 ans.
La demande à long terme de GNL pour desservir l’Asie et l’Europe est très prometteuse. La demande a augmenté de 50 % l’an dernier seulement. Avec un peu de chance, le Canada est sur le point de laisser derrière lui une décennie de projets énergétiques qui ont échoué.
* Gordon Kaiser est arbitre et médiateur, pratiquant à Toronto et à Washington DC. Il a été vice-président de la Commission de l’énergie de l’Ontario.