En ce qui concerne The Unpopular Truth: About Electricity and the Future of Energy[1] (2022), il importe de préciser d’abord ce dont il s’agit, et ensuite, ce dont il ne s’agit pas. Cet ouvrage concis (123 pages et 25 pages d’annexes) de Lars Schernikau, Ph. D., et du professeur William H. Smith propose une explication directe et condensée des préoccupations des auteurs au sujet de la dépendance excessive aux technologies d’énergie renouvelable — une tendance qui, déplorent-ils, a été exagérée dans les sphères de la politique, de la défense des intérêts écologiques et médiatiques. L’ouvrage est plutôt technique, par le ton et la substance, et il est fortement imprégné de faits et de chiffres, de principes de physique de l’électricité et d’illustrations graphiques. Dépouillé de toute anecdote ou toute digression qui pourraient étoffer une présentation orale portant sur un sujet semblable, le lecteur a parfois l’impression de lire un synopsis ou une aide à l’étude utilisée dans un cours magistral d’université. Se gardant de donner raison à l’adage voulant que « la cuillérée de sucre aide à faire passer le médicament », The Unpopular Truth s’assimile plutôt à l’administration du médicament dans sa forme pure.
L’avantage de ce type de discours sans artifices, où l’information est pratiquement martelée, c’est qu’il confère une certaine aura de sérieux à la matière traitée. Celle-ci consiste à détourner la marche apparemment obstinée des sociétés occidentales avancées vers des technologies énergétiques intermittentes, mais prétendument « propres ». Le ton prédicateur de The Unpopular Truth s’axe autour des inquiétudes des auteurs qu’une dépendance trop forte à l’égard de l’énergie éolienne, solaire, de l’hydrogène « vert » et de sources d’énergie similaires néglige de tenir compte de la physique du réseau et de la myriade de technologies, d’impératifs liés à l’approvisionnement en matériaux et d’obstacles à l’efficience que comporte cette dépendance. Les auteurs soutiennent également que les coûts du cycle de vie complet des énergies renouvelables ont été largement sous-estimés, pour que la solution paraisse plus simple et plus concurrentielle par rapport à une solution fondée sur l’énergie thermique conventionnelle.
Lars Schernikau, Ph. D., est un économiste de l’énergie et un négociant de marchandises établi en Suisse et à Singapour, tandis que William Hayden Smith est professeur des sciences planétaires et de la terre au McDonnell Center for Space Sciences de l’Université de Washington à St. Louis, au Missouri. De toute évidence, ils en savent long sur la production et le transport d’énergie, tant à l’échelle régionale que mondiale. Dans un avant-propos, Schernikau dame le pion à tout programme politique :
Un accès fiable et abordable à l’énergie ne devrait jamais passer par la politique. Malheureusement, l’énergie a été mal utilisée par les deux côtés de l’échiquier politique précisément pour cette raison, des programmes politiques. Il devrait être dans l’intérêt de tout gouvernement de disposer d’un vaste bouquet énergétique, de réduire les dépendances, d’assurer l’abordabilité, la fiabilité et, bien sûr, de limiter l’empreinte environnementale. Malheureusement, l’histoire regorge d’exemples du contraire[2] [traduction].
Le titre The Unpopular Truth pourrait évoquer le documentaire célèbre de l’ancien vice-président des États-Unis, Al Gore, intitulé An Inconvenient Truth[3]. Bien que l’ouvrage ne conteste pas directement l’appel à l’action de Gore au sujet du réchauffement planétaire, il examine en profondeur les prémisses sous-jacentes, ainsi que la faisabilité technique, d’une transition abrupte vers l’abandon des combustibles à base de carbone, lesquels sont largement blâmés pour les changements climatiques. Un autre indice qui trahit l’angle des auteurs est qu’ils ont toujours inclus le mot « renouvelable(s) » entre guillemets.
Il est important de mentionner que les auteurs ont un point de vue critique sur la notion selon laquelle l’énergie renouvelable variable (ERV), principalement l’énergie éolienne et solaire, est autant concurrentielle sur le plan économique ou autant inoffensive sur le plan environnemental qu’elle prétend être. Leur analyse fait un zoom arrière pour examiner de façon holistique l’ensemble des coûts du « cycle de vie » et des défis quantitatifs liés à l’extraction et au traitement des matières premières nécessaires, ainsi que la fabrication et l’installation de l’équipement nécessaire à l’échelle du réseau pour remplacer les combustibles fossiles — actuellement la source d’environ 80 % de l’énergie électrique mondiale — par l’énergie éolienne et solaire. Ils se demandent également si l’effort, compte tenu de la « faible densité énergétique » de l’énergie éolienne et solaire, vaut la chandelle. Le cheval de bataille des auteurs est toujours l’« efficience » et, à leur avis, l’ERV est gravement déficiente à cet égard.
VISÉES GLOBALES
Les auteurs ont inclus un « résumé » (présenté au dos du livre, ce qui est un peu inhabituel) qui présente un inventaire concis de leurs visées. Ils qualifient Unpopular Truth « d’introduction aux systèmes électriques et… aux coûts », mais d’un « point de vue macroéconomique de la “transition énergétique” » [traduction][4]. En effet, l’ouvrage aborde les principes fondamentaux du réseau électrique, d’une part (p. ex. le besoin d’un parfait équilibre en temps réel de l’offre et de la demande), et la « transition énergétique » proposée, d’autre part, d’un point de vue « macroéconomique » distinct. Les inconvénients inévitables de l’ERV, soulignent-ils, sont nombreux et comprennent :
- Faibles densités d’énergie et efficiences;
- Production d’électricité faible et imprévisible;
- Inefficacités sur les plans de la conversion, du conditionnement des fréquences et de la transmission;
- Apport élevé de matières;
- Courte durée de vie de [l’équipement];
- Difficultés sur les plans du recyclage et de l’économie[5].
Ce défilé de désavantages pratiques mène, de l’avis des auteurs, à une « faible efficacité énergétique nette » [traduction] (une mesure qu’ils appellent souvent « eROI[6] »).
Le stockage de l’énergie éolienne et solaire excédentaire, lorsque leur production est trop importante pour la demande actuelle, est souvent louangé, observent-ils, comme le remède à l’intermittence de ces technologies. Mais les auteurs jettent une douche froide sur cette perspective en affirmant :
… tout stockage — qui ajoute toujours de la complexité et exige une transformation énergétique… réduira toujours davantage le rendement énergétique et l’efficience de l’utilisation des matières d’un système énergétique parce qu’il coûte ou « gaspille » de l’énergie. Cependant, aucune solution de stockage à long terme à l’échelle du réseau ne résoudra véritablement le problème de l’énergie[7] [traduction].
Le résumé aborde également la question épineuse des nouvelles menaces géopolitiques à la sécurité énergétique. Les auteurs font remarquer que 2021 a été une année charnière dans ce débat, où [traduction] « une pénurie de matières premières énergétiques, une production d’électricité insuffisante et irrégulière provenant de l’énergie éolienne et solaire, et des changements géopolitiques » se sont traduits par « des prix élevés et de la volatilité dans les grandes économies[8] ». Ces points sont évidemment liés à l’invasion de l’Ukraine par la superpuissance énergétique russe et aux effets d’entraînement en Europe de l’Ouest. Mais l’ombre de la géopolitique est également jetée par la Chine, selon les auteurs, parce que [traduction] « la Chine domine presque toutes les chaînes d’approvisionnement de transformation de matières premières “vertes”, y compris la production critique de systèmes solaires photovoltaïques, d’énergie éolienne et de VE[9] ». L’ouvrage souligne ici comment une transition rapide des combustibles fossiles vers des technologies plus propres procurerait à la Chine des avantages imprévisibles dont elle ne jouirait pas autrement :
La sécurité énergétique concerne l’approvisionnement en matières premières énergétiques — à savoir le pétrole, le charbon, le gaz et l’uranium — ainsi que le contrôle de la capacité de production d’énergie « renouvelable » à court terme et de l’équipement de consommation[10] [traduction].
Une autre thèse critique avancée par Unpopular Truth est que les voies de la « carboneutralité » du milieu du siècle définies par les institutions gouvernementales reposent sur une sous-estimation de la demande future. Ces scénarios optimistes misent en effet sur la conservation de l’énergie omniprésente dans les économies développées, selon les auteurs, et la croissance de la demande d’électricité attribuable à trois facteurs distincts : (1) l’amélioration du niveau de vie dans les pays sous-développés; (2) la croissance démographique globale; et (3) la politique d’« électrification » de la consommation d’énergie historiquement alimentée par la combustion directe de combustibles fossiles[11].En fin de compte, ils rejettent carrément toute attente selon laquelle l’énergie renouvelable pourrait même répondre à la demande des consommateurs dans les décennies à venir :
Il est prudent de supposer que l’énergie éolienne et l’énergie solaire à elles seules ne seront pas en mesure de produire suffisamment d’électricité pour répondre à la demande totale d’énergie prévue, et il serait inopportun d’en forcer l’adoption à l’échelle du réseau. Il va sans dire que toute perte d’énergie « renouvelable » attribuable à la conversion pour le stockage ou le transport est inefficace, contribuera au réchauffement de notre biosphère et doit être évitée à tout prix[12] [traduction].
Prises hors du contexte du « Résumé », ces déclarations peuvent paraître tout à fait concluantes et irréconciliablement opposées au consensus des planificateurs du système et des décideurs politiques du gouvernement qui accélèrent l’abandon du charbon, du gaz naturel et du pétrole. Il ne fait aucun doute que ces perspectives sont opposées, mais en toute justice, il convient de souligner que les auteurs offrent une pléthore de données, de graphiques, de concepts scientifiques et de citations d’études techniques pour étayer ces affirmations « impopulaires ». Bref, ils ne se contentent pas de lancer des éclairs du haut du mont Olympe.
PÉNURIES D’ÉNERGIE À L’HORIZON
La morosité des perspectives des auteurs, si l’on suppose que les politiques nationales de transition énergétique actuellement ambitieuses ne sont pas révisées, ne peut être plus visible que dans leur tableau des [traduction] « conséquences économiques logiques » que subiraient les sociétés si la marche vers la « carboneutralité » se poursuivait. Ils prédisent que :
- « l’adoption généralisée » des énergies renouvelables « réduirait l’efficacité énergétique nette de l’humanité en deçà du niveau critique pour soutenir notre civilisation moderne actuelle »;
- On ne peut pas s’attendre à ce que les solutions de stockage pour capter l’énergie éolienne et solaire produite en période d’excès permettent de remédier à la situation, car « aucune solution viable et à long terme à la pénurie d’énergie à l’échelle du réseau n’a encore été trouvée[13]» [traduction].
L’ouvrage illustre ces prévisions à l’aide de citations sur les tensions relativement récentes sur le système énergétique dans les régions économiquement développées. À la fin de 2021 et jusqu’en 2022, des articles dans les médias grand public ont commencé à parler de pénuries d’électricité ou de gaz, et de l’escalade concomitante des coûts de l’énergie[14]. Les répercussions sur les industries qui dépendent des coûts concurrentiels de l’énergie ainsi que sur les petits clients de détail qui ont de la difficulté à payer leurs factures de services publics sont mentionnées dans ces articles, dont des extraits sont brièvement cités dans ce chapitre. L’article se termine par cette observation qui donne à réfléchir :
Nous avons montré pourquoi la « transition énergétique » vers des formes d’énergie variable « renouvelable », comme l’énergie éolienne et l’énergie solaire, entraînera des coûts d’électricité plus élevés. L’expert-conseil en stratégie de soutien à la transition énergétique McKinsey… confirme et résume en ces mots : « Une transition vers la carboneutralité aurait un effet important et souvent immédiat sur la demande, l’affectation du capital, les coûts et les emplois[15] » [caractères gras dans l’original] [traduction].
Cette mise en garde est accompagnée d’une section qui documente la diminution des investissements de capitaux dans les modes de production conventionnels alors que les pays occidentaux — l’Allemagne étant l’enfant-vedette d’affiche dans ce chapitre — ont surveillé des investissements massifs dans les énergies éolienne et solaire, ce qui a mené, selon les auteurs, aux graves pénuries d’énergie que l’on observe déjà dans la présente décennie. L’ouvrage suggère ensuite que les pays développés n’auront guère d’autre choix que d’inverser la tendance, citant une étude de décembre 2020 où il est déclaré que [traduction] « d’ici 2030, les niveaux d’investissement [dans le pétrole et le gaz] devront augmenter d’au moins 225 milliards de dollars par rapport aux niveaux de 2020 pour éviter une crise[16] ».
MAIS QU’EN EST-IL DU RÉCHAUFFEMENT PLANÉTAIRE?
En raison des préoccupations liées à l’excès d’émissions de CO2 provenant de sources d’énergie et de sources industrielles, qui sont à l’origine des changements climatiques, Schernikau et Smith ne peuvent ignorer la présence de l’éléphant dans la pièce. Et ils ne le font pas, du moins, pas entièrement. Ils commencent par une dénégation générale de responsabilité, à savoir « Le présent ouvrage n’a pas pour objet de quantifier la cause ou les répercussions d’un réchauffement planétaire[17] » [traduction], mais propose tout de même des avenues générales pour combattre la notion populaire voulant qu’une transition massive et précipitée vers des sources d’électricité autres que le carbone soit justifiée.
Leur approche est plutôt oblique que frontale. Ils ne nient pas que la planète se réchauffe ou que les émissions de CO2 provenant de l’activité humaine ont contribué à ce réchauffement. Mais ils répliquent par plusieurs arguments. En plus de faire remarquer que la terre se réchauffe depuis bien avant que la civilisation moderne et industrialisée ait commencé à augmenter les émissions de gaz à effet de serre (GES), ils suggèrent que la consommation d’énergie elle-même émet de la chaleur — réchauffant la « biosphère » — indépendamment de sa méthode de production. Citant une étude, ils avancent :
« La neutralité climatique ne vient pas des économies décarbonisées », car l’énergie consommée produit une chaleur à forte entropie et à faible valeur (voir le chapitre 3.3) qui réchauffe notre biosphère. Moins nos systèmes énergétiques sont efficients, plus nous réchauffons notre planète pour utiliser la même quantité d’énergie utile[18] [traduction].
En plus de sous-entendre ainsi que l’abandon des combustibles fossiles pourrait ne pas être très efficace pour réduire le réchauffement planétaire, les auteurs font remarquer que les concentrations de CO2 et de GES dans l’atmosphère varient au fil du temps et sont causées par des activités anthropiques et non anthropiques[19]. Il est donc difficile, affirment-ils, de déterminer dans quelle mesure le réchauffement observé à la fin du 20e siècle et au début du 21e siècle découle des activités humaines. Ils citent également l’ouvrage de Steven Koonin publié en 2021, Unsettled, pour étayer la proposition selon laquelle les modèles climatiques qui tentent de prédire la trajectoire future des températures si les émissions de GES ne sont pas réduites divergent considérablement entre eux[20].
L’ouvrage met également en doute la thèse selon laquelle la Terre se dirige vers une crise climatique, en soulevant le principe « incontesté — mais moins connu » selon lequel l’impact de la température de la concentration de GES dans l’atmosphère diminue à mesure que le taux de concentration augmente (en d’autres termes, l’impact de la hausse des émissions sur la température mondiale n’est pas linéaire[21]). Mais les auteurs insistent, par-dessus tout, sur le fait que les énormes engagements financiers pris pour stopper les changements climatiques — ils citent des estimations de coûts allant de 3 à 4 billions de dollars par an à plus de 9 billions de dollars par an en dollars américains — sont « mal dépensés », compte tenu de l’incertitude quant aux raisons pour lesquelles [traduction] « le climat s’est réchauffé et s’est refroidi au cours du dernier millénaire » et l’hypothèse douteuse (aux yeux des auteurs) [traduction] « que le réchauffement présumé des 150 dernières années est attribuable à l’activité humaine[22]… ».
UN AVENIR ÉNERGÉTIQUE DURABLE « RÉALISTE »
Le dernier chapitre de l’ouvrage constitue surtout un avant-goût. Les auteurs n’ont pas de plan sur la façon de parvenir à la Terre promise de la durabilité au-delà des combustibles fossiles. Ils ne font que pointer dans une direction : l’avenir, disent-ils, réside « peut-être dans une combinaison de fusion ou de fission, de sources d’énergie solaire, marémotrice, géothermique ou d’une source actuellement inconnue… La solution reposerait probablement sur la puissance de la force nucléaire, la puissance de notre système planétaire… et l’énergie au cœur de notre planète »[traduction][23]. Mais ils mettent en garde :
« Cela aura peu à voir avec les technologies éoliennes et photovoltaïques d’aujourd’hui en raison des limites physiques de la densité énergétique… et surtout, leur intermittence[24] » [traduction].
Ils recommandent également d’investir dans l’éducation liée aux systèmes énergétiques et dans la recherche fondamentale[25].
Entre-temps, les auteurs affleurent une dernière fois l’imprudence, à leur avis, d’une politique énergétique qui néglige la sécurité et l’abordabilité de l’approvisionnement — deux objectifs stratégiques essentiels — en se consacrant presque exclusivement à un troisième objectif, la protection de l’environnement, rendu possible par [traduction] « la décarbonisation… en remplaçant les combustibles fossiles par de l’énergie éolienne et solaire nettement inefficace[26]. » Ils réitèrent également leur avertissement selon lequel les estimations des coûts de production axées sur le coût égalisé de l’énergie éolienne et solaire (par rapport aux sources d’énergie conventionnelles équivalentes) laissent les arbres cacher la forêt. Schernikau et Smith se font les champions d’une autre mesure plus vaste, appelée « coût total de l’électricité », qui tient compte de l’ensemble du cycle de vie et de la chaîne de valeur de l’énergie éolienne et solaire, y compris de leurs besoins en matière d’espace et de leurs coûts de sauvegarde[27].
CONCLUSION
On ne peut s’empêcher d’être impressionné par la sincérité des préoccupations des auteurs à l’égard des politiques énergétiques qui visent à réduire radicalement le rôle des combustibles fossiles dans le bouquet énergétique. Bien sûr, une grande partie de l’argument présenté dans The Unpopular Truth va à l’encontre d’une grande partie de la pensée contemporaine des experts et des décideurs, tant au gouvernement qu’à l’extérieur. Schernikau et Smith laissent entendre qu’il y a beaucoup de vœux pieux sous-jacents aux versions les plus populaires de notre feuille de route énergétique vers l’avenir.
Ce que le lecteur peut faire, c’est de réfléchir à la question de savoir si les profondes réserves des auteurs au sujet de la forte dépendance à l’égard des technologies énergétiques intermittentes méritent plus de visibilité et de débat au sein des communautés d’experts qualifiés pour les évaluer. À tout le moins, les auteurs ont présenté une preuve prima facie de la nécessité de délibérer plus en profondeur, et avec le scepticisme scientifique traditionnel, des fondements techniques et des calculs qui sous-tendent la promotion d’une transition complète vers des « énergies renouvelables ». The Unpopular Truth, comme la plupart des ouvrages du genre, ne met l’accent que sur l’un des côtés de la médaille. La quête de la vérité, qu’elle soit populaire ou non, exige une ventilation maximale.
L’édition actuelle du livre pourrait être améliorée de plusieurs façons. Certains des graphiques et des images, aussi intrigants soient-ils, sont trop denses et difficilement lisibles en raison des très petits caractères utilisés. À l’occasion, certains passages glissent dans des concepts techniques ou du jargon qui peuvent échapper à un certain nombre de lecteurs. Mais, dans l’ensemble, la rédaction est cohérente et suffisamment simplifiée pour qu’un auditoire général, ayant certaines connaissances préexistantes en matière d’énergie, puisse s’y retrouver. Et si le récit devient souvent répétitif, les auteurs ont probablement senti qu’il était essentiel de marteler leurs points les plus importants de cette façon.
* Kenneth A. Barry est l’ancien avocat-conseil en énergie de Reynolds Metals Co. à Richmond, en Virginie. Il a été avocat-conseil à la section de la réglementation de l’énergie du bureau de Hunton Andrews Kurth à Washington, D.C. Il a également été un contributeur régulier à deux publications nationales sur le droit de l’énergie.
- Lars Schernikau & William Hayden Smith, The Unpopular Truth: About Electricity and the Future of Energy (Energeia Publishing, 2022).
- Ibid à la p 17.
- An Inconvenient Truth (Paramount Classics 2006) [Réalisateur : Davis Guggenheim].
- The Unpopular Truth: About Electricity and the Future of Energy, supra note 1 à la p 125.
- Ibid à la p 126.
- Ibid.
- Ibid.
- Ibid à la p 125.
- Ibid à la p127.
- Ibid.
- Ibid aux pp 102–103.
- Ibid.
- Ibid à la p 105.
- Ibid aux pp 108–109.
- Ibid à la p 109.
- Ibid à la p 106. Cette étude de 2020 a été réalisée par le Boston Consulting Group et le Forum international de l’énergie.
- Ibid à la p 111.
- Ibid à la p 112. Les lecteurs remarqueront la saveur scientifique de ces arguments ainsi que l’accent souvent mis par les auteurs sur l’« efficience » comme la marque d’un système de production et de distribution d’énergie solide, globalement.
- Ibid.
- Kenneth A. Barry, « Analyse de Unsettled de Steven Koonin » (2022) 10:1 Publication trimestrielle sur la règlementation de l’énergie, en ligne : ERQ <energyregulationquarterly.ca/fr/book-reviews/review-of-steven-koonins-unsettled1>.
- Ibid.
- Ibid à la p 116. Voir à la p 117 (dans un argument connexe, l’ouvrage suggère que les dirigeants de l’UE auraient peut-être été mieux avisés d’avoir déclaré que le charbon et le nucléaire étaient des technologies « vertes » acceptables, plutôt que la production au gaz naturel, puisque le méthane [allèguent-ils] qui s’échappe de la chaîne de valeur du GNL est responsable d’une plus grande quantité d’émissions de GES que le CO2).
- Ibid à la p 122.
- Ibid.
- Ibid.
- Ibid à la p 119.
- Ibid à la p 120. Cependant, l’ouvrage n’entreprend pas la tâche très compliquée d’étoffer et de comparer le « coût total de l’électricité » pour divers choix de combustibles. Il en sera question une autre fois.