I. Introduction
Pour une grande partie du dernier siècle, les consommateurs résidentiels aux États-Unis et dans de nombreux autres pays ont payé pour l’électricité selon un tarif en deux parties qui a collecté les revenus selon des frais forfaitaires liés au volume. À l’inverse, une grande part du coût de production et de livraison de l’électricité ne varie pas en fonction du volume d’électricité consommé. En ne reflétant pas les coûts, de tels tarifs n’ont rien fait pour promouvoir l’efficacité ni l’équité économique dans la facture des clients. Même si ces limites ont été reconnues par l’industrie, la réforme tarifaire au sein de l’industrie a été irrégulière, caractérisée par des hauts et des bas stimulés principalement par des crises énergétiques et des évolutions technologiques. Depuis les années 1980, quatre vagues de réformes tarifaires ont été observées. Dans la quatrième vague, l’occasion se présente d’aller de l’avant avec des tarifs reflétant les coûts efficaces en raison du déploiement à grande échelle des compteurs intelligents. Le besoin d’avoir des tarifs reflétant les coûts est maintenant pressant en raison des mouvements importants de l’industrie, y compris le ralentissement de la croissance des ventes de service public et des tendances se tournant vers une production mieux distribuée. Nous sommes sur le point d’arriver à une cinquième vague de réforme tarifaire qui verra les clients s’engager dans un marché d’« énergie transactive », semblable à la manière dont les entités plus importantes s’engagent aujourd’hui dans les marchés de la capacité et de l’énergie de vente en gros. Mais nous ne sommes pas en mesure d’atteindre le plein potentiel de cet avenir sans premièrement mettre en œuvre des tarifs efficaces reflétant les coûts. Nous allons discuter dans le présent document des moyens que peut prendre l’industrie pour profiter au maximum des investissements réalisés dans les réseaux intelligents jusqu’à maintenant, pour aller de l’avant avec la réforme tarifaire et pour mettre la table en vue d’assurer un avenir réussi pour l’énergie transactive.
De nos jours, les évolutions de l’industrie de l’électricité ont mené beaucoup de personnes à contester le caractère durable du mode de fonctionnement des services publics classiques. Les consommateurs individuels peuvent installer des panneaux solaires sur leur toit ou d’autre système de production distribuée qui peuvent réduire la quantité d’énergie fournie par les services publics titulaires. Ceux que l’on nomme les « consommateurs proactifs » peuvent même retourner leurs surplus d’électricité sur le réseau de distribution et dans les marchés de gros. Dans certains États, les regroupements de choix au détail et de choix de la communauté donnent l’occasion aux consommateurs de contourner leur service public titulaire afin de mieux personnaliser l’approvisionnement en électricité et les services connexes, en fonction de leurs préférences en matière de coût, d’attributs environnementaux et de développement de la communauté locale. Même les consommateurs d’électricité parmi les plus petits développent un appétit pour la production et la consommation d’électricité sur mesure afin de mieux convenir à leurs besoins, et ils soutiennent et investissent dans des méthodes et des outils novateurs pour y arriver.
Notre document porte sur les tarifs au détail qui sont facturés par les services publics intégrés verticalement ou par les services publics de distribution et de transmission règlementés fournissant le service d’approvisionnement par défaut aux consommateurs1. L’élargissement des options d’approvisionnement en électricité pour le consommateur est confronté à la méthode en fonction du volume classique (¢/kWh) de recouvrement des coûts qui sous-entend que le consommateur n’a aucun choix. Les frais volumétriques ne correspondent pas avec justesse à la structure du coût réel de l’approvisionnement en électricité payé par le consommateur. Ce coût est principalement une combinaison de coûts fixes, de coûts dépendant de la demande électrique en période de pointe (kW) et de coûts dépendant des conditions du système au moment et à l’emplacement de la consommation électrique (kWh).
Historiquement, les frais volumétriques classiques représentaient un véhicule de recouvrement des coûts suffisant pour les services publics dans un monde avec une technologie limitée du côté des consommateurs, des options de consommateur limitées pour l’approvisionnement en électricité en dehors du service public titulaire, et une croissance de charge stable. Aujourd’hui, les frais volumétriques créent accidentellement un mécanisme pour que les consommateurs proactifs et les charges de départ soient en mesure de contourner les coûts fixes (fondés sur la consommation en période de pointe) et fondés sur la demande d’être raccordés à un système plus important. Les frais volumétriques créent également un obstacle lorsque vient le temps de profiter des nouvelles technologies qui peuvent aider les services publics à affecter les coûts aux consommateurs de manière plus efficace et plus juste en fonction de leurs tendances de consommation.
Les chocs énergétiques des années 1970 ont mené à un intérêt renouvelé des tarifs en fonction de l’heure de consommation, ce qui a fini par déclencher les quatre vagues de réforme tarifaire dans la décennie qui a suivi. Aujourd’hui, nous sommes au bord d’une cinquième vague, comme il est illustré dans la figure 1.
Figure 1 : Les cinq vagues de réforme tarifaire
II. Leçons apprises lors des quatre premières vagues de réforme tarifaire
Depuis la fin des années 1970, l’industrie a fait des expériences avec des structures de tarifs alternatives lesquelles, non seulement permettaient d’affecter les coûts aux consommateurs de manière plus efficace, mais qui donnaient également l’habileté aux consommateurs d’ajuster leurs tendances de consommation pour éviter la production d’électricité au coût le plus élevé. L’industrie a mis l’accent principalement sur le développement de frais énergétiques variant en fonction de l’heure (tarification différenciée dans le temps pour l’énergie). Au cours des dernières années, les services publics ont également fait l’expérience d’augmenter les frais fixes pour qu’ils reflètent le coût des relevés, de la facturation et du service à la clientèle.
Un troisième composant des tarifs, les frais liés à la demande en fonction de la période de pointe, a été mis en place pour les petits et les gros clients commerciaux dans le monde entier pour une grande partie de la dernière décennie. Les services publics ont fait d’autres expériences en introduisant une tarification fondée sur la demande aux clients résidentiels au cours des dernières années. Les frais liés à la demande sont fondés sur la consommation en kW en période de pointe, et ils reflètent les coûts de construction de l’infrastructure électrique avec une capacité suffisante pour respecter les niveaux de consommation maximaux. L’un des facteurs définissant les frais liés à la demande consiste à savoir si la demande en période de pointe est mesurée au moment de la période de pointe dans l’ensemble du système (consommation de pointe atteinte en combinant tous les consommateurs), durant une période de « pointe » désignée ou selon la demande maximale de chaque consommateur individuel. Un autre facteur important consiste à savoir si les frais liés à la demande recouvrent (a) les coûts de la capacité de distribution (b) les coûts de la capacité de production ou (c) des combinaisons variées de ces coûts. Enfin, la période de temps pendant laquelle la demande de kW en période de pointe est mesurée représente une autre variable. Il peut s’agir d’une période de 15 minutes, de 30 minutes ou d’une heure2.
Cette structure tarifaire en trois parties, composée des frais fixes, des frais liés à la demande et de la tarification différenciée dans le temps, reflète mieux la structure actuelle des coûts de l’alimentation électrique. Une structure tarifaire en trois parties peut encourager une meilleure utilisation de la capacité du réseau, diminuer l’interfinancement entre les consommateurs et favoriser l’adoption des technologies évoluées3.
On attribue les obstacles historiques au développement et à la mise en œuvre d’une tarification en trois parties principalement au manque de données et de technologies à la disposition des services publics pour observer et comprendre les tendances d’utilisation des consommateurs individuels. Pendant plusieurs décennies, l’industrie a développé et amélioré des méthodologies pour comprendre le comportement et les préférences des consommateurs par le biais d’expériences ou dans le cadre de programmes pilotes. Peu importe les réactions des consommateurs, une structure de tarification en trois parties a aidé les services publics à aborder certaines préoccupations liées à l’interfinancement. De plus, l’industrie a découvert que la tarification de l’électricité différenciée dans le temps donnait aux consommateurs la capacité d’éviter de consommer de l’électricité lorsque le coût est très élevé et de réduire leurs factures mensuelles, ce qui peut également être un ingrédient essentiel pour éviter une escalade des situations d’urgence comme la crise énergétique de la Californie en 2000-2001. Ces avantages pour la société peuvent faire plus que simplement compenser le coût de l’investissement dans de nouveaux outils de tarifications et de nouvelles technologies, si seulement la conception de la tarification évoluée pouvait inciter les consommateurs à répondre efficacement aux signaux des prix. L’industrie a acquis une expérience considérable au cours des dernières décennies dans les essais, la conception et la mise en œuvre d’une tarification différenciée dans le temps pour optimiser la réponse des consommateurs.
A. Première vague de réformes tarifaires dans les années 1970 : expérimentation avec la tarification d’énergie différenciée dans le temps
La tarification différenciée dans le temps de l’utilisation de l’énergie a été mise à l’essai à la fin des années 1970 dans le cadre de 12 projets pilotes financés par la Federal Energy Administration (FEA) (administration fédérale de l’énergie), une organisation qui est devenue par la suite l’U.S. Department of Energy. Les conceptions expérimentales de la FEA étaient les premières du genre et leur qualité était inégale. Les résultats des répercussions à court terme de la tarification différenciée dans le temps sur l’utilisation de l’électricité des consommateurs étaient encourageants, mais non uniformes4. Dans la plupart des cas, les consommateurs réduisaient matériellement leur consommation en période de pointe en réponse à la tarification différenciée dans le temps, avec très peu (le cas échéant) de déplacement de la demande lors de l’inter-saison ou en dehors des périodes de pointes. Cependant, certaines expériences se sont traduites par des réductions sans impacts significatifs au point de vue statistique de la consommation en période de pointe. La FEA a découvert que les ratios de prix plus élevés entre les heures de pointe et les heures creuses et des périodes de pointes plus courtes ont habituellement mené à une réponse plus forte des consommateurs. Il reste à faire les essais suivants : la réponse des consommateurs à long terme, la réponse par rapport à une tarification multipartie (p. ex. qui comprend un tarif en fonction de la demande et des frais fixes) et les répercussions sur le bien-être des consommateurs. La majorité des commissions d’État ont choisi de continuer avec un tarif forfaitaire de ¢/kWh, mais en vertu de la Public Utility Regulatory Policies Act de 1978 (PURPA), les États ont dû tenir compte périodiquement de la tarification différenciée dans le temps. L’industrie a principalement mis de l’avant l’idée que la mise en œuvre de la tarification différenciée dans le temps soit mise en attente jusqu’à ce que les avantages et le comportement des consommateurs puissent être mieux compris.
B. Deuxième vague dans les années 1980 et 1990 : preuve de la réponse des consommateurs à une tarification énergétique dynamique, mais une technologie limitée
Au milieu des années 1980, l’Electric Power Research Institute (EPRI) a pris les résultats des cinq meilleurs projets pilotes et a découvert une preuve uniforme du comportement des consommateurs5. Malheureusement, il n’y a pas eu beaucoup de changements depuis la fin des années 80 et durant les années 90 aux États-Unis compte tenu de l’absence d’infrastructure de compteurs intelligents et parce que l’industrie mettait l’accent sur la restructuration de détail et en raison de l’élargissement des marchés d’électricité de gros6. Par contre, quelques services publics sont allés de l’avant avec la tarification différenciée dans le temps obligatoire pour les grands consommateurs résidentiels. Pratiquement tous les services publics sont allés de l’avant en choisissant la tarification différenciée dans le temps, mais seulement une poignée de consommateurs était réellement touchée par ces tarifs.
C. Troisième vague dans les années 2000 : Crise énergétique de la Californie et investissement dans la tarification dynamique de l’électricité
La crise énergétique en Californie de 2000-2001 a donné le ton à la prochaine vague de projets pilotes mettant en jeu la tarification dynamique7. Comparativement à la tarification différenciée dans le temps, la tarification dynamique est un terme plus générique pour les tarifs d’électricité variant dans le temps. Contrairement aux tarifs selon l’heure de consommation, alors que les périodes de temps et les prix pour chaque période sont connus d’avance, les prix dynamiques peuvent être connus d’avance ou non, et la période de temps pour invoquer les tarifs peut être fixée ou non à l’avance8. Dans la troisième vague, les projets pilotes sur la tarification dynamique comprenaient des études de la tarification différenciée dans le temps ainsi que d’autres types de tarification dynamique.
Certains de ces projets pilotes mettaient en vedette des technologies habilitantes, comme les affichages à domicile et les thermostats intelligents. À partir de 2013, plus de 30 projets pilotes mettant en vedette plus de 160 régimes de tarification de l’énergie uniquement ont été mis en œuvre dans le monde9. Dans le cadre de ces projets pilotes, les services publics et les organismes de règlementation en ont appris plus sur les avantages en matière d’efficacité que les tarifs variant selon l’heure avaient à offrir et sur les facteurs qui améliorent la réponse des consommateurs durant les périodes de pointe. Nous avons appris que le déplacement de la charge augmente à mesure que le signal de prix augmente, mais à une vitesse décroissante. Spécialement en Californie, un projet pilote d’envergure à la grandeur de l’État mené en 2003-2004 a fourni une démonstration concluant que les consommateurs réduisaient leur consommation d’électricité durant les périodes de pointe en réponse aux prix variant selon l’heure10.
L’élan de la troisième vague d’expériences pour comprendre le comportement des consommateurs continue même de nos jours. Depuis 2013, de nombreux autres projets pilotes ont été mis en œuvre autour du monde, pour donner un total de 60 projets pilotes avec plus de 300 régimes de tarification de l’énergie uniquement. Ce nombre continue de grimper. La figure 2 résume les répercussions de la réduction de la période de pointe de ces projets pilotes menés en 2017, dont chacun des points de données représentent une étude. À mesure que le rapport entre le prix en période de pointe/creuse des consommateurs augmente, ces derniers réduisent encore plus leur consommation en période de pointe, même à un rapport déclinant. Les marqueurs en bleu foncé montrent les répercussions en réponse aux prix uniquement et sans technologie habilitante. Des technologies habilitantes, comme les thermostats intelligents, ont été montrées pour améliorer la réponse des consommateurs, comme il est démontré par les marqueurs bleu pâle dans la figure 2. Ces résultats ont renforcé les conclusions précédentes faisant état que les consommateurs répondaient aux signaux du prix et que les technologies habilitantes amélioraient cette réponse. Une enquête et une étude des résultats de ces projets pilotes durant 2017 sont attendues11.
Figure 2 : Réductions de consommateurs en période de pointe en réponse à la tarification différenciée dans le temps et à la tarification dynamique
Source : Ahmad Faruqui et al, « Arcturus 2.0. » [à paraître].
On a également découvert durant la troisième vague que les consommateurs à faible revenu répondaient au prix, mais à un degré différent que le consommateur résidentiel moyen12. Les consommateurs pouvaient vendre ou acheter les écarts par rapport au niveau de base sur le marché de gros à l’aide de systèmes de gestion de l’énergie sophistiqués ou d’agents. Certaines expériences ont été réalisées avec un déploiement à pleine échelle de tarifs variant selon l’heure, comme en Californie, en France, en Chine et au Vietnam. Une étude de 2012 résume ces expériences et les leçons apprises sur le comportement réel des consommateurs13 :
- En 2010, PG&E a organisé 13 événements dans le cadre de son programme de tarification en période de pointe critique. Même s’il a été impossible d’observer des répercussions sur la conservation, la réduction moyenne en période de pointe était de 14 % (avec un déplacement de la charge dans les heures subséquentes) et les consommateurs ont économisé 8,2 % en moyenne sur leurs factures. On a observé, chez les consommateurs à faible revenu, le même pourcentage de réduction de la demande en période de pointe que les autres consommateurs.
- En France, le programme de tarification en période de pointe critique d’EDF a été mis en œuvre sous une certaine forme depuis 1996. En 2012, le programme a démontré un niveau élevé de réponse au prix comparativement à d’autres parties du globe. Les consommateurs ont rapporté avoir économisé 10 % en moyenne comparativement à d’autres options de tarif.
- La Chine est passée du délestage mandaté par le gouvernement à une forme de tarification différenciée dans le temps et à une structure tarifaire croissante par bloc. Dans plusieurs provinces, les consommateurs ont répondu avec plusieurs centaines de MW de réduction en période de pointe, l’équivalent d’une ou deux grandes centrales électriques.
- Au Vietnam, la croissance rapide de l’utilisation de l’électricité dans les années 1990 a donné un élan important pour introduire une tarification différenciée dans le temps en 1998. Le service public national a rencontré des obstacles importants au départ avec le marketing pour les consommateurs et les campagnes de sensibilisation.
Nous avons également appris des leçons importantes sur la manière de concevoir des projets pilotes efficaces, selon le budget, le temps et les ressources disponibles ainsi qu’en fonction d’autres considérations14. Nous avons appris à mieux choisir le type de projet pilote approprié (démonstration, quasi-expérience ou expérience contrôlée) ainsi que la manière de définir exactement ce qui les motive, ce qui sera examiné et la manière dont le tout sera mesuré. Nous avons appris à mieux établir des groupes de contrôle, recruter des consommateurs et collecter et analyser les données des projets pilotes.
Globalement, la troisième vague de réforme tarifaire a permis à l’industrie d’obtenir une richesse de renseignements sur la manière dont les consommateurs répondent à la tarification variable. Des projets pilotes de la troisième vague ont fourni la preuve scientifique et donné l’élan à des investissements étendus dans l’infrastructure de compteur évoluée aux États-Unis. Toutefois, notre compréhension de certains aspects du comportement des consommateurs, comme leur manière de répondre dans certaines régions des États-Unis, les préférences des consommateurs pour différents types de tarification et les risques et défis associés au déploiement à pleine échelle des tarifs variable, est toujours incomplète. Ces écarts restants concernant les renseignements contribuent aux obstacles qui nous empêchent de réaliser le plein potentiel des tarifications en trois parties aujourd’hui.
D. La quatrième vague est devant nous : la réforme tarifaire sur le recouvrement des coûts fixes et les défis continus touchant la mise en œuvre de la tarification différenciée dans le temps
La croissance de l’efficacité énergétique, de l’énergie solaire distribuée et d’autres ressources du côté de la demande a fait ressortir le spectre d’une tendance à long terme du déclin des ventes d’électricité pour les services publics. Les tarifs au détail en deux parties qui font en sorte de facturer les consommateurs résidentiels sur une base uniquement volumétrique (¢/kWh) ne fourniront pas de manière substantielle les revenus nécessaires pour que les services publics soient en mesure de recouvrer leurs coûts fixes et en immobilisation. Cette situation a mené à un intérêt croissant dans les frais liés à la demande et dans les ajustements pour fixer la portion des tarifs au détail afin de mieux refléter les vrais coûts d’investissements servant à maintenir un système fiable et à combler la demande en période de pointe.
Il est possible de mieux aligner les frais liés sur la demande avec les prix et les coûts, offrir des mesures incitatives pour la gestion de la charge plus intelligente, améliorer le recouvrement des coûts du service public et réduire l’interfinancement dans une même classe. Ces frais sont déjà bien établis pour les consommateurs commerciaux et industriels.
Un sondage sur les frais liés à la demande résidentielle existante en 2014 a révélé que neuf services publics offrant des frais liés à la demande avec une plage de 1,5-18,1 ¢/kW par mois15. Notre propre recherche suggère que ce nombre comprend maintenant au moins 32 services publics de facturer des frais liés à la demande, parfois avec une tarification dynamique basée sur l’énergie, pour atténuer l’interfinancement occasionné par les consommateurs proactifs et par le ralentissement de la croissance des ventes. Toutefois, il s’agit d’une preuve empirique très limitée sur la réponse des consommateurs aux frais liés à la demande. La figure 3 montre les résultats de trois projets pilotes moins récents sur les frais liés à la demande résidentielle16. Ces projets pilotes ont été mis en œuvre en Norvège, en Caroline du Nord et au Wisconsin. Les réductions moyennes en période de pointe de ces projets ont varié de 5 à 29 %, des réductions occasionnées par des frais liés à la demande de 10,13 $ à 10,80 $ par kW.
Figure 3 : Trois projets pilotes sur les frais liés à la demande résidentielle
Source: Ryan Hledik, Rediscovering Residential Demand Charges (2014) 27:7 The Electricity Journal 82.
Durant la quatrième vague, la mise en œuvre de tarifs variables dans la majeure partie des États-Unis n’a pas suivi le rythme de l’installation d’une infrastructure de compteur évoluée. La Federal Energy Regulatory Commission (commission de règlementation de l’énergie fédérale des États-Unis) estime que 41 % de tous les compteurs de consommateur sont des compteurs évolués, mais seulement 5 % étaient inscrits dans un type de programme de tarifs variables en 201417.
Les obstacles au déploiement de services publics et des organismes de règlementation de tarifs intelligents sont principalement causés par des incertitudes liées à la manière dont les consommateurs réagiront à un nouveau paradigme dans la structure de tarification au détail et par conséquent, à savoir le niveau d’avantages pour la société qui peuvent être attendus. Les consommateurs sont toujours inquiets d’être touchés d’une certaine manière ou de ne pas être en mesure d’intégrer le nouveau paradigme. Voici certains des obstacles communs à surmonter lors de la mise en œuvre de la tarification variable :
- Preuve insuffisante d’avantages : Les intervenants peuvent avoir la perception que les projets pilotes ou d’autres preuves à ce jour ne donnent aucun signe d’avantages pouvant être réalisés lors d’un déploiement à pleine échelle. Cela peut être dû à un manque d’essais ou à l’absence de connaissances sur la preuve existante. À moins d’avoir une preuve évidente des avantages, les organismes de règlementation, les services publics et les consommateurs auront peur qu’un groupe plus important de consommateurs ne réponde pas aux nouveaux tarifs, et que ces derniers ne soient pas en mesure de promouvoir l’efficacité ou l’équité.
- Insatisfaction et réaction indésirable des consommateurs : Le passage de tarifs à forfait à des tarifs variables fera en sorte d’affecter plus efficacement et équitablement les coûts entre les consommateurs individuels. Les factures augmenteront pour certains consommateurs qui auparavant étaient subventionnés par l’interfinancement d’autres consommateurs. Il faudra un peu de temps pour que les consommateurs dont la facture augmente comprennent la manière de gérer leur consommation d’électricité relativement à la nouvelle structure tarifaire18. Un investissement additionnel dans l’éducation et la sensibilisation des consommateurs sera nécessaire pour aider ces derniers à bien comprendre les nouveaux tarifs, la manière de choisir parmi les options tarifaires qui leur sont offertes et d’ajuster leurs tendances de consommation pour réduire leurs factures.
- Répercussions sur des consommateurs sensibles ou désavantagés : Il est possible d’avoir d’autres incertitudes sur la manière dont les nouveaux tarifs auront des répercussions sur les consommateurs à faible revenu, les petits consommateurs et les consommateurs avec des défis physiques ou technologiques qui les empêchent de bien comprendre ou de bien réagir aux nouveaux tarifs.
Il n’y a pas de solution convenant à tous pour aborder ces préoccupations. La meilleure approche peut varier grandement en raison de facteurs propres aux territoires du service; cela dépend également beaucoup sur (a) la mesure à laquelle le comportement des consommateurs a déjà été étudié dans une région et (b) quelles parties (organisme de règlementation, service public, consommateurs) sont hésitantes à changer le statu quo et pourquoi. Par exemple, l’Arizona a déjà une grande expérience avec les tarifs variables, et une part relativement importante des consommateurs de services publics sont déjà inscrits dans ces programmes. À l’inverse, de nombreux autres secteurs de service aux États-Unis ont peu d’expérience et d’autres n’en ont aucune avec la mise en œuvre actuelle de la tarification différenciée dans le temps, et ces secteurs de service pourraient profiter de projets pilotes ou d’autres formes d’essais pour mesurer les répercussions sur les consommateurs et leur manière de répondre à ces changements. La nature très politisée de l’énergie et de ses coûts pour les consommateurs a une répercussion importante sur la manière et le moment où ces préoccupations sont soulevées et dans quelle mesure le public souhaite aborder et surmonter les obstacles perçus de la réforme tarifaire.
Mais avant d’examiner des solutions pour surmonter les obstacles aux tarifs variables, il peut être utile de prendre un peu de recul et d’examiner ce que nous tentons de faire. Dans la prochaine section, nous présentons notre vision de l’avenir de la réforme tarifaire, laquelle est fondée sur la technologie et une conception de tarifs efficace pour habiliter les consommateurs à contrôler leurs factures, à répondre au marché de l’électricité et aux conditions du système et à contribuer à une consommation électrique efficace d’une manière dynamique et agi.
III. La cinquième vague de la réforme tarifaire : vers un avenir d’énergie transactive et de maisons intelligentes
Comprendre et habiliter les consommateurs résidentiels pour qu’ils réagissent aux tarifs évolués sera fort probablement un défi et un travail continu, même au cours de la cinquième vague. Une fois les tarifs reflétant les coûts en place, il y aura certains obstacles technologiques à l’engagement complet des consommateurs, y compris des données limitées à la disposition du consommateur sur un marché de gros complexe, ainsi que des outils limités pour que les consommateurs soient en mesure de réagir et de participer à ces marchés. Nous nous attendons à ce que la prochaine vague technologique, la cinquième, donne ces données et ces outils aux consommateurs dans le soi-disant marché futur de l’énergie transactive.
La nouvelle technologie a déjà commencé à dévoiler aux consommateurs dans quelle mesure le coût de l’électricité peut varier selon les tendances de consommation au fil du temps. Les politiques et les initiatives publiques ouvrent la porte aux foyers pour qu’ils aient un plus grand contrôle sur la source de leur électricité, au-delà du choix, grâce à la production distribuée. Des applications, des appareils ménagers et des thermostats intelligents donnent aux consommateurs résidentiels plus d’outils pour contrôler et personnaliser les tendances de consommation. Les consommateurs auront toujours le droit à un accès à une alimentation électrique fiable. Mais, ces changements continueront de donner aux ménages plus de pouvoir pour optimiser leur consommation électrique individuelle, le coût de leur électricité et leur empreinte sur l’environnement. Les améliorations et les innovations technologiques donneront vie à des maisons intelligentes qui seront en meilleure position pour coordonner leur consommation électrique avec les préférences des consommateurs ainsi qu’avec le système électrique et les conditions du marché.
Nous nous attendons également à des améliorations continues en ce qui concerne l’échange de données à partir des maisons intelligentes et vers celles-ci pour donner aux consommateurs résidentiels des occasions de tirer de la valeur directement des marchés d’électricité en gros. Cela veut dire que les consommateurs pourront, non seulement réagir aux conditions du système et du marché de gros, mais ils pourront également participer activement aux marchés de gros grâce à des agents ou des technologies qui leur permettent de communiquer et de faire la coordination directement avec les administrateurs des marchés et les exploitants des systèmes. L’engagement dans les décisions à ce niveau concernant l’alimentation électrique ne sera pas l’affaire de tous les consommateurs, mais les générations plus récentes de consommateurs qui utilisent les médias sociaux, des communications complexes et rapides et une suite d’applications pour gérer leur vie ne seront pas trop dépaysés. Certains consommateurs fourniront une production distribuée et des services de réduction de charge au réseau et concurrenceront directement les formes d’alimentation électrique plus classiques pour aider à réduire les coûts de production d’électricité, pour contribuer à la fiabilité du système et, peut-être, réduire les coûts d’investissement en immobilisation à long terme.
Selon un point de vue sur la manière dont cela peut évoluer pour un consommateur, ces derniers s’abonneraient à une forme de charge « de base » en fonction de leurs tendances de consommation types19. Les consommateurs pouvaient vendre ou acheter les écarts par rapport au niveau de base sur le marché de gros à l’aide de systèmes de gestion de l’énergie sophistiqués ou d’agents. Au départ, cela s’appelait l’abonnement à la demande, mais l’idée s’est transformée en « énergie transactive ». Cette vision a gagné un certain intérêt chez les milléniaux grâce aux thermostats Wi-Fi, aux électroménagers numériques et aux systèmes de gestion d’énergie de maison. Peu importe la méthode précise, nous croyons que dans l’avenir, les écarts entre les consommateurs, les marchés de détail et les marchés de gros seront réduits de manière considérable.
Mais, il est impossible de réaliser cet avenir si les consommateurs n’ont même pas les renseignements de base sur la relation entre leurs tendances de consommation et la vraie structure du coût de l’électricité. Les consommateurs ne peuvent pas réagir à des coûts élevés d’investissement et de production de l’électricité durant les périodes de demande de pointe s’ils ne sont pas en mesure d’observer ces coûts au point de consommation. Les consommateurs à qui l’on facture un tarif classique et principalement forfaitaire au volume pour l’électricité seront immobilisés dans l’énergie transactive future. Ils n’auront pas les mesures incitatives ou les renseignements nécessaires pour réduire leurs factures de manière efficace, de participer aux services importants du côté de la demande dans les marchés de gros ou de contribuer activement à une production d’électricité et à des investissements plus efficaces dans l’avenir.
IV. Faire la transition aux tarifs évolués
L’industrie des services publics est confrontée à un défi, soit la manière de prendre les mesures finales dans la mise en œuvre de tarifs en trois parties (faute d’autre chose, par défaut) obligatoires qui reflètent plus précisément la structure de coût associée à la fourniture d’une électricité plus fiable aux consommateurs résidentiels individuels. Seulement certains acteurs de l’industrie sont préparés à passer à cette étape. Même si les tarifs évolués sont déjà largement utilisés pour les moyens et grands consommateurs commerciaux et industriels dans tout le pays, la question continue d’être posée à savoir s’ils conviennent bien aux consommateurs résidentiels. C’est le cas même si près de la moitié de tous les compteurs de consommateur ont été remplacés par des compteurs évolués, lesquels offrent la technologie nécessaire pour offrir des tarifs résidentiels évolués.
Comme il est fait mention dans le présent rapport, l’industrie a acquis une connaissance importante sur la réponse des consommateurs par rapport aux tarifs intelligents, y compris la tarification différenciée dans le temps et, dans une certaine mesure, les tarifs en trois parties comportant les frais liés à la demande. Il reste toujours certaines questions et incertitudes sur la manière dont les consommateurs réagiront à un déploiement à pleine échelle, mais les études et les expériences de l’industrie ont montré que les tarifs évolués produisaient des avantages quantifiables en matière d’efficacité pour les consommateurs. Malgré cette preuve, le progrès a été miné par les peurs persistantes sur la réaction indésirable des consommateurs ou de l’échec de réaliser les avantages prévus. Il y a deux manières de surmonter ces peurs, notamment :
- Études des répercussions sur la facture des consommateurs : Les services publics et les organismes de règlementation peuvent mener des études pour comprendre la manière dont les factures de consommateurs changeront si les nouveaux tarifs sont mis en œuvre et s’il n’y a pas de changement dans le comportement des consommateurs, c’est-à-dire que les profils de charge demeurent inchangés. Ces études peuvent aider à cerner la manière dont les factures augmenteront pour les petits utilisateurs. Ensuite, les services publics et les organismes de règlementation peuvent trouver des manières d’atténuer ces répercussions sur les factures. Ces dernières sont discutées plus en détail ci-dessous.
- Études sur le comportement des consommateurs : Aujourd’hui, des modèles sont disponibles pour réaliser des simulations sur les répercussions des tarifs afin d’étudier la réponse possible des consommateurs. Ces modèles sont tirés des conclusions d’études de projets pilotes antérieurs.
- Éducation et sensibilisation des consommateurs : Les services publics peuvent s’engager dans des programmes de sensibilisation des consommateurs pour expliquer la raison pour laquelle les tarifs ont changé et la manière de fonctionner des nouveaux tarifs. Il sera important de s’assurer que ces derniers sont présentés dans un langage clair et compréhensible. Les services publics peuvent inviter des parties neutres à endosser le changement et ils peuvent utiliser les médias sociaux modernes pour diffuser le message. Rejoindre les nouvelles générations de consommateurs avides de technologies sera crucial. Les services publics peuvent élaborer de nouvelles manières plus efficaces de communiquer avec leurs consommateurs, aider à développer des applications et des outils énergétiques intelligents et, autrement, explorer des méthodes d’améliorer l’expérience client avec la technologie.
Voici quelques options pour faciliter la transition :
- Tarifs de transition : Les services publics et les organismes de règlementation peuvent concevoir des tarifs de transition qui changeront les tarifs graduellement sur une période de trois à cinq ans.
- Protection de la facture : Autrement, il est possible d’offrir aux consommateurs des protections de facture qui s’effaceront graduellement au fil du temps.
- Ajout de protections pour les consommateurs sensibles : Pour les cinq premières années, les tarifs peuvent être optionnels pour les consommateurs sensibles ou désavantagés, comme les consommateurs à faible revenu, les petits utilisateurs et les consommateurs avec une incapacité. Ou encore, on peut offrir de l’aide financière à ces consommateurs pour un temps limité.
- Offre de renseignements et d’options supplémentaires aux consommateurs : Il y a des manières d’offrir d’autres options pour assurer la participation des consommateurs. Par exemple, on peut examiner un concept d’abonnement dans le cadre duquel les consommateurs « achètent » leur consommation historique et le prix historique et achètent ou vendent les écarts de leur consommation aux nouveaux tarifs. Cette option pourrait également aider à la transition à la cinquième vague de la réforme tarifaire mettant en cause l’énergie transactive discutée précédemment.
- Essais empiriques sur la réponse des consommateurs : Les services publics peuvent réaliser d’autres projets pilotes pour vérifier l’acceptation des consommateurs et la réponse de la charge par rapport aux nouveaux tarifs. Ces projets pilotes devraient suivre certains principes de base que l’industrie a élaborés au cours des années précédentes. Ils doivent être réalisés comme des expériences scientifiques, et doivent produire des résultats valides sur la conservation de l’énergie et la réponse liée à la demande. Ces projets doivent être conçus pour produire des estimations sur l’élasticité des prix, dont les résultats pourraient être extrapolés aux autres prix que ceux mis à l’essai dans le cadre du projet pilote. Les échantillons de clients doivent avoir une taille suffisante pour produire des résultats valides sur la population. Idéalement, ces projets pilotes seraient conçus pour produire des renseignements granulaires recueillis par segment de consommateurs. De plus, ils doivent faire l’essai de l’efficacité des différentes technologies de marketing, d’éducation et de communication.
Historiquement, l’électricité des ménages a été principalement un bien uniforme pour les consommateurs, peu importe la source ou l’heure de consommation. Traditionnellement, les services publics pourraient principalement établir le prix de l’électricité comme s’il s’agissait d’un bien uniforme sans avoir d’incidence sur leurs résultats. Certains chocs et changements de l’industrie ont fait en sorte qu’il était clair que ce statu quo n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux pour les consommateurs ou les services publics, et que le statu quo n’est pas soutenable à l’avenir.
La première de quatre vagues de réforme tarifaire a aiguisé l’expérience avec les consommateurs et permis aux services publics d’établir le prix de l’électricité de manière plus efficace en tant que produit diversifié qu’elle est. Au même moment, les consommateurs se réveillent devant la diversité de l’approvisionnement en électricité en fonction du lieu, de l’heure du jour et des attributs environnementaux. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour mettre plus largement en œuvre les tarifs en trois parties pour les consommateurs résidentiels et pour obtenir la meilleure utilisation des investissements dans le réseau intelligent que nous avons fait dans l’ensemble du pays.
La prochaine vague de réforme tarifaire devrait arriver bientôt et elle fournira aux consommateurs de meilleurs outils et plus de renseignements pour leur permettre de contribuer aux améliorations efficaces de l’alimentation électrique et plus de contrôle sur le type et le coût de l’électricité qu’ils consomment. Afin d’aborder les préoccupations concernant la manière dont les consommateurs peuvent se comporter dans ce monde, nous pouvons profiter de l’expérience importante acquise dans les programmes pilotes.
* Les auteurs sont des économistes de The Brattle Group basé à San Francisco. Les points de vue exprimés dans ce document sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux de The Brattle Group. Nous remercions les personnes suivantes pour avoir pris le temps de lire le document et de formuler des commentaires : Janice Beecher, James Bennett, Cara Lee Mahany Braithwait, Tim Brennan, Lynne Gallagher, Léa Grausz, Ryan Hledik, William Hogan, Gordon Kaiser, Valérie Lesgards, Neil Lessem, Stephen Littlechild, Robert Metcalfe, Michael Picker, Pedro Pizarro, Jim Taylor, Burcin Unel, Peter VanDoren et Jürgen Weiss. Toutes les erreurs qui demeurent sont la responsabilité des auteurs.
- La majorité des consommateurs aux É.-U. achètent l’électricité auprès de services publics intégrés verticalement en passant par le fournisseur par défaut avec la présence de la concurrence au détail. Cela est également vrai pour un grand nombre de pays dans le monde entier.
- Pour voir d’autres commentaires sur les frais liés à la demande, veuillez consulter : Ryan Hledik & Ahmad Faruqui, « Competing Perspectives on Demand Charges » (2016) Public Utilities Fortnightly 20.
- Ahmad Faruqui et al, « Curating the Future of Rate Design for Residential Customers » (2016) Electricity Daily.
- Ahmad Faruqui & J Robert Malko, « Residential Demand for Electricity by Time-of-Use: A Survey of Twelve Experiments with Peak Load Pricing » (1983) 8:10 Energy 781.
- Douglas W Caves et al, « Consistency of Residential Customer Response in Time-of-Use Electricity Pricing Experiments » (1984) 26:1-2 J of Econometrics 179.
- Dans le monde entier, certaines formes de tarification différenciée dans le temps étaient en place, comme la tarification « Economy 7 » (période de pointe/creuse) au Royaume-Uni. Par contre, la technologie de compteur et de traitement de données était très limitée comparativement à aujourd’hui.
- Ahmad Faruqui et al, « Analyzing California’s Power Crisis » (2001) 22:4 The Energy Journal 29.
- Pour voir d’autres commentaires sur la tarification dynamique, veuillez consulter : Ahmad Faruqui, Ryan Hledik & Jennifer Palmer, « Time-Varying and Dynamic Rate Design », Global Power Best Practice Series (The Regulatory Assistance Project, 2012).
- Ahmad Faruqui & Sanem Sergici, « Arcturus: International Evidence on Dynamic Pricing » (2013) 26:7 The Electricity Journal 55.
- Ahmad Faruqui & Stephen George, «Quantifying Customer Response to Dynamic Pricing » (2005) 18:4 The Electricity Journal 53.
- Ahmad Faruqui et al, «Arcturus 2.0. » [ à paraître].
- Lisa Wood & Ahmad Faruqui, «Dynamic Pricing and Low-Income Customers» (2010) Public Utilities Fortnightly 60.
- Supra, note 8.
- Ibid.
- Ryan Hledik, Rediscovering Residential Demand Charges (2014) 27:7 The Electricity Journal 82.
- Ibid.
- États-Unis, Federal Energy Regulatory Commission, Assessment of Demand Response and Advanced Metering, Staff Report, (Washington: FERC, 2016).
- Ahmad Faruqui, «An Economist’s Dilemma: To PV or Not to PV, That Is the Question » (2016) Electricity Daily.
- Stephen Barrager & Edward Cazalet, Transactive Energy: A Sustainable Business and Regulatory Model for Electricity, 1re éd, (Baker Street Publishing, 2014).